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« Modernité réflexive ou postmodernité ? »

Depuis le dernier quart du vingtième siècle, les sociétés occidentales auraient vu s’effriter les idéaux issus des Lumières, l’idée d’un progrès continu de l’humanité vers l’émancipation et la rationalité. A la place, se serait installé un scepticisme généralisé, qui a bien du mal à établir des hiérarchies de valeurs et qui ne croit plus au « progrès ». C’est ce qu’on a souvent qualifié de « postmodernité ».

L’intérêt de sociologues comme Anthony Giddens et Ulrich Beck, est d’avoir renversé la perspective. La disparition de toutes ces certitudes, pour Giddens et Beck, n’est pas « postmoderne ». Elle est l’aboutissement de la modernité elle-même, qui est devenue réflexive, c’est-à-dire toujours soucieuse de se remettre en cause elle-même. Pour ces sociologues, nous vivons dans un monde enfin vraiment moderne, c’est-à-dire un monde où l’avenir est incertain, donc ouvert et où il ne nous garantit rien : il nous revient de le faire advenir et il sera la conséquence de nos choix.

Marc Jacquemain est professeur de sociologie à l’Université de Liège. Auteur de La raison névrotique (2002), Le sens du juste (2005), Du bon usage de la laïcité (2008, avec Nadine Rosa-Rosso), Résister au quotidien ? (2013, avec Bruno Frère).

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publié le 1er novembre 2013