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RECLAIM THE NIGHT BXL 2018

posté le 02/04/18 par Naël et Engwy Mots-clés  féminisme 

Reclaim The Night 31 mars 2018 (Bruxelles) - COMPTE RENDU

La Reclaim the night est une marche féministe inclusive en non-mixité choisie ; c’est-à-dire sans hommes cis (cisgenre = individu dont le ressenti de l’identité de genre coïncide avec le sexe qu’on lui a assigné à la naissance). C’est une marche qui existe à l’échelle internationale et qui vise à dénoncer les agressions, les violence sexistes, transphobes et policières que nous subissons dans la rue.
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Nous arrivons à la place Sainte-Catherine aux alentours de 20h. Nous allions commencer à discuter avec les personnes sur place pour savoir comment aller se dérouler la marche quand nous sommes interrompu-e-s par deux policières en civil qui nous annonce que la marcher a été interdite et nous demande de nous disperser sinon iels procéderont à notre arrestation.
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Il était bien entendu hors de question de ne pas marche, nous ne demandons pas l’autorisation, nous la prenons ! Notre volonté était ferme de ne pas se laisser museler par l’état patriarcal. C’est donc ainsi que la marche a commencé. Nous chantons, lançons des slogans en chœur tels que « À bas l’état et le patriarcat ».
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Après quelques 10aines de minute de marche et quelques 300 mètres parcourus, nous nous retrouvons encerclé-e-s par la police. La rue est fermée devant et derrière nous par les combis de police. Selon nos estimations et les vidéos prises, il y avait au moins une 40aine de policiers en combinaison complète de protection (casque de protection, matraque, bouclier, protège-tibia, …). Nous n’étions pas armé-e-s, nous n’étions pas belliqueux ni agressif-ve. Notre seul tort a été de marcher dans la rue et de scander des slogans. Le nombre total de policier-e-s présent-e-s est difficile à estimer (policier-e-s chargé-e-s de menotter et fouiller les manifestant-e-s, celleux dans les combis, les chefs etc.)
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Nassé-e-s dans cette rue, on pouvait tout de même voir au minimum quatre combis et un car pour nous transporter jusqu’à la caserne. Serré-e-s les un-e-s contre les autres, on entend un policier nous annoncer qu’iels vont procéder aux arrestations et que "celles" qui souhaitent partir et « éviter les dispositifs » doivent lever la main. Cette belle promesse ne nous a pas convaincu-e-s et nous sommes tous-te-s resté-e-s. Il était évident que les personnes qui demanderaient à sortir maintenant n’auraient eu aucune garantie d’être traité-e humainement.
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Après cette annonce, la police dépêche de grande grille bâchées pour boucher la vue aux passant-e-s et aux potentielles personnes qui voudraient filmer la scène ou prendre des photos. De l’autre côté, on entend les cris de soutien de camarades qui sont venu-e-s soutenir la manifestation.
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Une première personne est extrait de la masse de manifestant-e-s. Leur technique est simple, ils attrapent par le bras la personne qui est au plus proche d’eux, les autres policiers sont chargés de repousser les manifestant-e-s à l’aide de leur bouclier. Une fois que la personne est passée de l’autre côté du mur de policier les rangs se resserrent et ils se préparent à attraper la prochaine personne.
Les toutes premières arrestations ont été chaotiques. Les policiers, certainement des nouvelles recrues, ne savent pas quoi faire de la première personne arrêtée, on la tire de plusieurs côtés. « Non, ce n’est pas ici qu’on doit les fouiller, c’est par là » s’exclame un des policiers.
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Les manifestant-e-s sont fouillé-e-s devant les passants (humiliation supplémentaire). Il n’est pas étonnant de penser que les nouvelles recrues se font la main sur ce genre de manifestation, pensant surement qu’une bande de femmes seraient plus facile à maîtriser…
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Les arrestations ne sont pas de manière pacifique, les manifestant-e-s sont tiré-e-s violemment, sont maîtrisé-e-s par plusieurs policiers à coup de clé de bras, on les plaque violemment sur les murs pour les fouiller tout en nous donnant des ordres sèchement.
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Pendant qu’un-e manifestant-e se fait fouiller, une autre est plaquée par trois policiers au sol et menottée de force. Elle criait qu’elle avait du mal à respirer mais ça semblait laisser les policiers totalement stoïques.
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Les manifestant-e-s montent au compte-goutte dans le car. Quand il y avait encore très peu de manifestant-e-s arrêté dans le car de la police, une scène violente s’est déroulée. Une des manifestantes s’est plainte de ses colsons qui étaient beaucoup trop serrés et que ça lui coupait les poignets. Elle venait en plus de subir des coups de la part d’autres policiers à l’extérieur du bus.
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Le policier qui l’accompagnait répond à sa demande en lui resserrant ses colsons encore plus forts !! La manifestante n’a pas eu d’autre choix que de se pencher en avant pour alléger la douleur. Elle se fait alors jeter sur une banquette et le policier en question lui met deux coups de pied : un au visage et un autre au niveau du sternum. C’est à ce moment-là qu’un-e autre manifestant-e, colsonné-e et assis-e, intervient verbalement pour lui dire que cette manifestante n’avait rien fait de mal et qu’elle demandait juste qu’on lui desserre ses colsons. Le policier ne trouve rien mieux à faire que de retourner une grosse gifle à cette personne qui a OSÉ s’exprimer.
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Les colsons de plusieurs manifestant-e-s étaient volontairement très serrés et évidemment malgré les demandes faites aux policier-e-s rien n’a été fait. Plusieurs d’entre nous avec une ou les mains bleues à cause des colsons.
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Plusieurs personnes se sont ramassées des coups. Ce qu’il faut savoir, c’est que les colsons chez plusieurs manifestant-e-s ont été volontairement trop serrer dans le but de faire mal. Plusieurs d’entre nous avait une ou les mains bleues tellement les colsons étaient serrés.
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Lorsqu’il ne restait plus beaucoup de manifestant-e-s, les policiers se sont permis de dire sur un ton moqueur : « Dommage qu’il y a des gens qui filment, je les aurais bien tapés » « Tu sais dire si c’est un homme ou une femme ça ? Car moi je ne sais pas » « Maintenant qu’il y en a plus beaucoup, on en a une chacun »
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Le car est alors rempli, nous démarrons vers la caserne d’Etterbeek soutenu-e-s à l’extérieur par plusieurs personnes dans la rue qui étaient venues supporter la manifestation (certain-e-s d’entre elleux ont d’ailleurs été également arrêté-e-s).
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Dans le car, certaines recrues croient naïvement que la police n’a rien à se reprocher. Ils nous disent qu’ils sont d’accord avec la raison pour laquelle on manifeste (même si l’un d’entre eux nous a dit : « Ah mais pourquoi vous manifestez au fait ? »). Ils sont là pour nous défendre (d’après lui évidemment) ! Il dit d’ailleurs à une manifestant-e « J’ai déjà certainement sauvé plus de femmes dans ma vie que toi ». Nous savons tous-tes à quel point le système policier et judiciaire n’aide pas les femmes et minorité de genre…
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Arriver à la caserne, on nous oblige à être filmé-e et pris-e en photo. Une personne refuse d’être prise en photo. Ce qui est dans notre droit vu qu’iels n’ont pas l’autorisation de prendre des photos en cas de détention administrative. Cette personne se fait alors plaquer contre le mur. On lui tire les cheveux, on l’étrangle. C’est en réussissant à retirer ses colsons qu’elle réussit à se défendre et ne pas être violentée davantage.
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Un-e autre manifestant-e se fait arracher la capuche pour être pris-e en photo. Le policier voit alors qu’iel est maquillé-e et du coup lui dis « Ah bah fallait pas te maquiller si tu voulais pas être prise en photo ! »

À ce moment-là, les policiers ne se retiennent plus et les les insultes fusent :
- « Elle pue votre copine »
- « C’est une fille ou un mec là-bas tu crois ? » « Laisse, pour une fois qu’il tient une femme Hahahaha ! »
- « Chienne »
- « Sale pute »
- « Vaut mieux rester chez toi »
- etc.

Un-e manifestant-e demande s’iel peut garder son sac avec son livre le policier lui répond : « Vaut mieux ouais, sinon je le brûle »
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Les manifestant-es sont libéré-e-s au compte-goutte. Celle qui n’ont pas leurs papiers sont retenu-e-s plus longtemps. Les policiers menacent de faire des détentions judiciaires pour les personnes qui n’ont pas leur papier. La raison invoquée « Séjour illégale ». Ils promettent des garde-à-vue de 48h. Toutes des menaces en l’air évidemment pour nous mettre la pression.
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Deux personnes sont dirigées vers la salle où l’on contrôle l’identité des manifestant-e-s pour ensuite pouvoir les libérer. La première personne donne sa carte d’identité pendant que l’autre est derrière et attend son tour. La première personne entend une conversation entre les deux policier-ère-s à côté de sa camarade.
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Le policier dit à sa collègue « On ne garderait pas ses papiers à celle-là ? Au cas où on a un vol ou quoi ». La camarade en question est une personne voilée. Ce même policier tient une pince pour couper les colsons en mains, il serre son poing autour de cette pince et mime de donner des coups de poing à la camarade.
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Les manifestant-e-s sont ensuite emmené-e-s dans des combis et déposé-e-s à plusieurs endroits différent dans la ville. Les dernières personnes seront relâchées vers 1h du mat.


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