Negri, Piperno, Scalzone, etc., seraient, selon les juges et les journalistes, les chefs de la révolution italienne, ses « cerveaux » et ses stratèges. Je les ai ici défendus en tant qu’innocents, mais je ne songerais pas un instant à les défendre en tant que révolutionnaires, parce qu’ils ne sont ni coupables ni révolutionnaires : en réalité, tous ces leaders Autonomes ne sont rien d’autre que de naïfs politicards, imprudents et malchanceux, même en tant que politicards — on n’a jamais vu des révolutionnaires aller dîner avec des magistrats, comme faisait Negri, ou s’entretenir à table avec un ex-ministre, du genre de Mancini, comme le faisait Piperno —, et ils ne le sont pas aussi pour mille autres faisons si évidentes qu’il est inutile de les rappeler. La révolution italienne suit bien d’autres voies et bien d’autres idées, et se passe volontiers de tels leaders, de tels cerveaux et stratèges...
Gianfranco Sanguinetti