L’inspection générale de la police (différente du comité P) a publié un rapport en deux parties sur la manif organisée par la FGTB et le Front Antifasciste Liège 2.0 devant une réunion du PNE le 25/01/2020 à Gilly.
La manif avait été assez violemment réprimée, avec gaz lacrymo, arroseuse, et un policier avait frappé un manifestant à la tête.
Les rapports de l’AIG sont disponibles ici et comparent le cadre légal avec les actions de la police ce jour-là. Il y a une 60aine de pages en tout.
https://www.aigpol.be/fr/telechargements/nos-publications/rapports-de-laig
Évidemment pas de remise en question radicale du fonctionnement de la police ou de la répression des manifestations, ce n’est pas le rôle du rapport ici. Mais c’est assez rare qu’un organe de l’Etat reconnaisse (à demi-mot) que la police provoque les manifestant-es et a été en tort.
Le rapport conclut (pp. 25-27 du volet 2) :
qu’il aurait fallu une concertation entre police et manifestant-es avant : "L’organisateur n’a en effet jamais été incité ou invité, par quelque moyen que ce soit (par exemple, via une réunion de coordination), à respecter des conditions particulières comme la tenue d’un service d’ordre interne afin de réduire les risques. Ce manque de concertation, de dialogue et d’accords préalables a eu des conséquences sur le déroulement du service d’ordre"
que le moment de "refouler" les manifestant-es a été mal choisi (le rapport ne se mouille pas sur la nécessité de refouler ou pas)
que l’usage du spray collectif n’était pas justifié et pas réglementaire (il "ne peut, en principe, pas être utilisé de manière réactive pour appuyer un refoulement", uniquement pour de la protection)
que "la dispersion [notamment en utilisant l’arroseuse] n’était pas opportune, proportionnelle et légitime"
qu’il n’y a pas eu de contact entre la police et le bourgmestre pendant la manifestation
"Les différents modes d’action et l’usage de la contrainte ont ainsi engendré un sentiment de provocation policière".
Certaines personnes seraient tentées de mettre ça uniquement sur le dos du manque de formation. Mais il y a sans doute (aussi ?) d’autres facteurs d’explication :
autres problèmes structurels comme la pression et le manque de temps de préparation
mépris pour les manifestant-es antifa, idéologie policière en opposition à ces manifestant-es
envie d’en découdre de la part de la police (pourquoi seulement les manifestant-es sont décrit-es comme ayant envie de se battre ?)
...
La petite phrase qui fait marrer à la fin du rapport : "Enfin, il convient de souligner que cette enquête vise à apporter une contribution positive et que l’on peut supposer que les conclusions et recommandations de celle-ci seront avant tout abordées pour optimiser le fonctionnement de la zone de police. Les recommandations doivent donc être comprises dans ce sens." Ca sous-entend quoi, que les policier-es ne sont pas ouvert-es à la remise en question de leur travail ?
Voir aussi l’article de la RTBF
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